Avec ce spectacle, nous nous sommes aventurés sur le terrain de l’absurde; source infinie d’amusements et de questionnements, d’humour et d’engagements. Chaque KeyKeepers est un clown à sa manière; un enfant ! C’est cet enfant que j’ai tenté de faire résonner. Je me suis adressé à ses rêves, ses frayeurs, ses mensonges, son histoire. Tantôt augustes, tantôt blancs, nous avons donné la parole à ces quatre clowns. Mon souci constant a été la justesse, la sincérité. Nous sommes arrivés à un spectacle kaléidoscopique, une hydre singulière à quatre têtes où chacun sublime l’autre.

Sans dramaturgie linéaire, sans «histoire», nous avons tissé entre elles des saynètes inventées dans une écriture au plateau, des moments poétiques, drôles, dansés, chantés et joués, qui en un peu plus d’une heure de spectacle, forment un tout disant…

Disant le manque d’amour, la soif de réussite et quelle réussite, questionnant la beauté de l’inutile dans un monde efficace, rêvant d’utopies, se révoltant contre un avenir souvent synonyme d’angoisses.

Les KeyKeepers («gardiens des clés» au sens littéral) sont de jeunes artistes d’à peine plus de vingt ans. Le monde s’ouvre à eux. Ils viennent à peine d’avoir les clés. Ils ont décidé d’utiliser la porte de «l’inutilité», celle du spectacle vivant et musical. J’ai tenté de mettre en scène, en drôlerie et en poésie leurs immenses envies d’avoir la tête dans cette étoile-là. ».